HENRY OF PELHAM, Pinot Noir Reserve

HENRY OF PELHAM, Pinot Noir, Reserve, 2006, Short Hills Bench, Ontario, 13%, 25$$$*.

Après une expérience décevante avec le Pinot Noir régulier de Pelham, j'ai poursuivi ma quête pour le Graal de la viticulture d'ici, un pinot noir ontarien aux accents bourguignons mais révélant la pleine mesure du terroir local.

J'ai bien essayé de me procurer une bouteille ou deux de Clos Jordanne, mais le commis de la LBCO m'a trouvé bien naïf, expliquant que le dernier cru s'était envolé en quelques heures, et que seuls les premiers clients d'une longue file d'attente avaient pu se procurer ledit nectar.

Le commis semblait passionné à ce sujet. Il m'a invité à ne pas céder au blitz publicitaire et m'a enjoint à encourager un producteur plus artisanal... la famille Speck de Pelham. Il a pointé le Pinot Noir réserve et m'en a vanté les mérites, insistant qu'il s'agissait d'une bien meilleure valeur. Le millésime précédent ayant reçu une médaille d'or de Cuvée l'an passé, et je me suis suis laissé convaincre. Le commis avait-il raison?

Première surprise, la robe est très pâle, cassis clair, rappellant le soda à la fraise. Cela semble de mauvais augure! La bouteille spécifie pourtant qu'il s'agit de vignes à faible rendement (un bouteille par vigne au lieu de 6 à 8), ce qui laisse espérer une belle concentration. Aurais-je affaire à un fruit à peine mature?

Pelham présente un bouquet franc et agréable de cèdre, de fumée et de cerise qui évoque la noblesse des crus français. Pas très ouvert mais juste.

L'attaque est très sèche, aride et astringente. On ne goûte guère le fruit ni l'acidité. Pensant que le tanin avait besoin de s'assouplir, j'ai fait décanter le reste de la bouteille le jour suivant. Peine perdue! J'aurais bien voulu acquiescer avec le commis, mais cette bouteille n'est simplement pas à la hauteur d'un Clos Jordanne. Elle pinote très peu, à vrai dire. Bof!